Communication par satellite : L’alerte 

Une récente étude révèle une faille majeure dans un domaine que beaucoup pensaient intouchable : l’espace. Près de 50 % des communications transitant par les satellites géostationnaires (GEO) ne seraient pas chiffrées, exposant au grand jour des données aussi critiques que des échanges militaires, bancaires ou téléphoniques.

Des données sensibles…

Publiée mi-octobre par des chercheurs des universités de Californie et du Maryland, l’étude intitulée “Don’t Look Up: There Are Sensitive Internal Links in the Clear on GEO Satellites” a de quoi inquiéter.
Les chercheurs ont surveillé 39 satellites géostationnaires et 411 transpondeurs (relais radio embarqués) pendant sept mois. Le constat est sans appel : de nombreuses communications circulent sans aucun chiffrement, accessibles à quiconque dispose d’un équipement d’écoute à bas coût.

Autrement dit, des signaux censés rester confidentiels peuvent être captés, analysés et exploités sans qu’il soit nécessaire de disposer de moyens technologiques avancés.

Des satellites toujours stratégiques

Les satellites GEO, positionnés à 36.000 km d’altitude, jouent un rôle crucial dans les communications internationales. Moins médiatisés que les constellations de basse orbite (LEO), comme Starlink, ils n’en restent pas moins la colonne vertébrale de nombreuses infrastructures critiques :

  • transmissions gouvernementales et militaires,
  • communications d’entreprise,
  • liaisons bancaires et téléphoniques à longue distance.

Leur stabilité orbitale en fait des outils privilégiés pour des échanges constants, notamment dans les zones dépourvues de couverture terrestre. Mais c’est aussi cette accessibilité qui les rend vulnérables : le trafic y est continu, prévisible et parfois insuffisamment protégé.

Un risque global pour la cybersécurité spatiale

Si plusieurs opérateurs ont déjà annoncé renforcer leurs protocoles de chiffrement, cette découverte rappelle à quel point la cybersécurité spatiale reste un angle mort dans les politiques de défense et de protection des données.
Le coût et la complexité des infrastructures spatiales ont longtemps donné l’illusion d’une sécurité « naturelle », un mythe désormais ébranlé.

L’espace n’est plus un sanctuaire technologique : il devient un nouvel enjeu de souveraineté numérique, où la moindre faille peut avoir des conséquences géopolitiques ou économiques majeures.

Lever les yeux, mais aussi les pare-feux

Comme le souligne ironiquement le titre de l’étude, “Don’t Look Up”, il ne suffit pas de regarder ailleurs. La protection des communications satellitaires doit désormais devenir une priorité stratégique mondiale, à l’heure où les échanges de données franchissent chaque jour la stratosphère.

Parce qu’aujourd’hui, il suffit vraiment de lever les yeux… pour écouter.

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